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Les étymologistes nous enseignent que le nom de Wazemmes tire sa signification  de 2 mots germaniques : Was, qui signifie marais, et Hem qui veut dire maison, demeure. Wazemmes était donc primitivement une terre marécageuse sur laquelle étaient construites des habitations.

L’orthographe a varié au fil du temps : apud Wasemias (1066) Wazemïis (1195). En Français en 1144 et 1341 : Wasemmes. Wasemes en 1215. Wassemmes en 1300 Wasennes en 1452. Bien souvent durant le XVIIe siècle et surtout le XVIIe, on orthographiait Wazenne, mais à partir du XIXe siècle on écrivit Wazemmes, comme aujourd’hui.

Mais pour mieux comprendre Wazemmes, voici ses 3 faces :

Commune vaste qui s’étendait dans les années 1850, depuis la route de Lille à Douai jusqu’au rives de la Haute Deûle. On pouvait y distinguer trois secteurs séparés par des espaces verts : prairies, labours et marais.

Au Sud-Est, entre la route de Douai et la route d’Arras, le faubourg des malades, qui en 1833, fut détaché de Wazemmes pour former la commune de Moulins. Au Centre, le faubourg Notre-Dame, dont l’axe était la route de Lille à Béthune – rue de Lille jusqu’en 1858, puis rue Notre-Dame jusqu’en 1863, puis rue Notre Dame jusqu’en 1873 où elle devint rue Léon Gambetta (2 mois après la mort de l’illustre député). Au Nord-Ouest, près du port de Lille, le faubourg de la Barre.

Ces deux derniers faubourgs étaient séparés des remparts sud de Lille, entre la porte de Béthune et la porte de la Barre, par l’ancienne zone d’inondation de la cité, limitée au sud par une levée de terre appelée « digue ». L’Arbonnoise, rivière appelée encore le « fourchon, ou filet d’Esquermes », était une déviation de la Deûle : elle formait de nombreux bras, dont le canal Vauban, passait au moulin del Saux et, par les fossés des fortifications, rejoignait les canaux intérieurs de Lille. Le canal des Stations, creusé en 1566, envoyait les eaux de l’Arbonnoise dans le canal des « Hybernois » : la rue des Stations, second axe du faubourg Notre-Dame, se développa le long de ce canal. La vocation de Wazemmes semblait donc de plaisance ; elle attirait les Lillois désireux de repos et de gaîté dans ses guinguettes : la plus célèbre était la Nouvelle Aventure, près de l’église, mi-ferme, mi-château, dont la disparition en 1861, marqua l’effacement définitif du caractère campagnard de Wazemmes, devant le faubourg usinier.

Mais Wazemmes en 1851 était déjà partiellement une ville manufacturière. Les plus anciennes industries Wazemmoises sont les blanchisseries de linge, de fil et de toiles, attirées par les eaux courantes et claires de l’Arbonnoise,  très recherchées pour le blanchiment. Tout le territoire marécageux qui s’étendait entre la haute-Deûle, la Digue et le Canal des Stations, rue du Blanc-Ballot, allées du Pont-Rouge, de la Grappe-de-Raisin, Grande Allée, rue de la Digue, de la Fontaine-del-Saux aux noms évocateurs était coupé de fossés et de saignées d’eau. En 1853, la commune de Wazemmes comptait encore 80 établissements de blanchisserie. Le faubourg de la Barre se développa grâce à la blanchisserie et à l’important trafic des bords de la Deûle : marchands de bois, constructeurs de bateaux, ateliers de naceliers qu’attirait la route de Béthune. Avec ses 22.000 habitants en 1847, le faubourg de la Barre se croyait en droit de revendiquer, tout comme Moulins-Lille, son autonomie. Une violente polémique, à la fin de la Monarchie de Juillet, avait opposé, sur ce sujet, au Conseil Municipal, les représentants de la Barre et ceux du faubourg Notre-Dame. Ces derniers tinrent bon malgré les foudres du poète local Charles Chrétien qui, en vers de tourlourou, menaça d’un « affreux volcan » ceux qui voudraient s’attaquer au « noble Vauban ».

Le prolongement de la rue Colbert achevé,  permit de lier plus étroitement Vauban au centre de Wazemmes.  La route de Béthune, d’où arrivait le charbon et les ouvriers flamands sans travail, des campagnes de Belgique, pour embaucher en France, permit la transformation rapide du village « vert » en ville industrielle et prolétarienne.

 

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